Faits sur : L'Hallali du cerf
L'Hallali du cerf est une toile de grande dimension peinte en 1867 par Gustave Courbet. Habituellement conservée au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, elle a été présentée au musée d'Orsay à partir de 2012 pour cause de travaux de restauration du musée bisontin. Le 24 mai 2018, l'œuvre a fait son retour à Besançon.
Historique
Le tableau fut réalisé durant l'hiver 1866-1867, il est le dernier grand format de Courbet, qui s'en était fait spécialiste, notamment au travers de Un enterrement à Ornans et de L'Atelier du peintre. L'œuvre fut exposée au Salon de 1869. Le tableau fit scandale, les grands formats étant réservés à la Grande Peinture, la peinture d'histoire, plutôt qu'à une scène de chasse composée à partir de représentations de gens du peuple ou de provinciaux, lesquels sont ici magnifiés.
Conservé par Juliette Courbet jusqu'en 1881, il passe cette année-là en vente lors de la mise aux enchères à Drouot de l'atelier du peintre, et acquis par l'État français pour la somme de 33 900 francs. Attribué au musée du Louvre, puis au musée de Besançon, dès 1882.
Image: Etienne Carjat / Public domain / fr.wikipedia.orgIconographie
La scène représente un cerf attaqué par une meute de chiens de chasse. Il s'est écroulé sur le sol enneigé. Deux personnages sont situés à droite. Le piqueur est Jules Cusenier, habitant d'Ornans tandis que l'homme à cheval est Félix Gaudy, de Vuillafans. C'est une scène en partie issue de son autobiographie, qui s'inscrit dans la lignée de l'« allégorie réelle », un système ou un dispositif mis en place douze ans plus tôt.
L'Hallali s'inscrit dans la tradition des représentations de la scène de chasse à courre, depuis le XVII e siècle. Courbet utilise une rudesse réaliste qui le rapproche des représentations flamandes, et compose son tableau par un procédé cumulatif de collage : d'abord le cerf, puis le cavalier à droite, les chiens, et enfin le dresseur. Les scènes de chasses sont courantes dans la peinture de Courbet depuis 1857, inaugurées avec La Curée (musée des Beaux-Arts de Boston); toutes les étapes de cette activité à laquelle le peintre s'adonnait sont représentées sous son pinceau. Un autre grand tableau exposé au musée d'Orsay sur le même thème s'intitule Le Rut du printemps, combat de cerfs (1861).
Il existe plusieurs influences dans cette toile, entre autres celle de la Scène des massacres de Scio (1824) par Eugène Delacroix (ci-contre), notamment au-travers du personnage à cheval.
Image: Eugène Delacroix / Public domain / fr.wikipedia.org