Faits sur : Tenture de l'Apocalypse
La Tapisserie de l'Apocalypse est une pièce magistrale de l'art médiéval français, commandée par Louis Ier, duc d'Anjou, entre 1377 et 1382. Cet ouvrage vibrant donne vie à des scènes du Livre de l'Apocalypse de Saint Jean le Divin, réparties sur 90 panneaux.
À l'origine, la tapisserie a été perdue et maltraitée au fil des siècles, mais elle a finalement été retrouvée et restaurée. Aujourd'hui, elle est exposée au Château d'Angers. L'historien Jean Mesqui la considère comme un chef-d'œuvre du patrimoine culturel français et une interprétation artistique exceptionnelle de la Révélation de Saint Jean.
Louis Ier a commandé la tapisserie, Jean Bondol en réalisant les esquisses et Nicolas Bataille exécutant le tissage. Elle était probablement exposée en extérieur sur des structures en bois pour améliorer l'expérience visuelle. L'œuvre visait à renforcer le prestige de la dynastie Valois durant la tumultueuse Guerre de Cent Ans. Le thème de l'Apocalypse était populaire au XIVe siècle, mettant en avant la bataille épique entre le bien et le mal à travers des anges héroïques et des créatures redoutables.
La tapisserie a d'abord été donnée à la cathédrale d'Angers, mais a été pillée et réutilisée pendant la Révolution française. Elle a été redécouverte en 1848, et les fragments survivants ont été retournés à la cathédrale en 1870. Finalement, la tapisserie a trouvé un nouveau foyer au Château d'Angers, offrant ainsi une meilleure exposition et conservation. À l'origine, la tapisserie comprenait six sections avec 90 scènes, mais seulement 71 scènes ont survécu. Bien que les couleurs se soient estompées avec le temps, le style franco-flamand brille encore à travers des images riches et réalistes dans des teintes de bleu, rouge, ivoire, orange et vert.
Le style de tissage de Jean Bondol dans la tapisserie est remarquable pour ses représentations énergiques et colorées d'anges et de monstres, présentées de manière claire et structurée. La grande taille de la tapisserie permet des représentations dramatiques et monumentales qui laissent une impression durable. Il est intéressant de noter que la représentation de la Mort dans la tapisserie, en tant que cadavre en décomposition, est une interprétation unique différente de la représentation typique du XIVe siècle de la Mort comme une figure vivante, reflétant un style anglais populaire de l'époque.
La Tapisserie de l'Apocalypse demeure un exemple exceptionnel de l'art médiéval, captivant l'imagination grâce à ses scènes vivantes et sa signification historique.