Faits sur : Woman with Black Glove
"La Femme au Gant Noir" est une peinture envoûtante de l'artiste français Albert Gleizes, qui était également théoricien et écrivain. Réalisée en 1920, cette œuvre illustre parfaitement la phase du Cubisme Cristallin, marquant une transition par rapport à la phase plus fragmentée et analytique antérieure du mouvement. Cette pièce se distingue par l'activité de sa surface plane et l'utilisation de vastes surfaces géométriques superposées.
Gleizes a été particulièrement prolifique au début des années 1920, créant plusieurs versions de "La Femme au Gant Noir" dans des formats plus petits. Ces œuvres reflètent son intérêt pour la captation de réalités spécifiques au sein de compositions soigneusement orchestrées. La peinture a été présentée pour la première fois au Salon d'Automne à Paris en 1920 et a depuis été évoquée dans diverses publications.
Dans "La Femme au Gant Noir", une femme est représentée portant un gant noir, assise légèrement de biais et tournée vers la gauche. Ses traits sont simplifiés en formes géométriques et ses cheveux sont stylisés en cercles concentriques. La palette de couleurs mélange des tons chauds comme le rouge, le jaune et les bruns, contrastés par des nuances froides de gris. Contrairement aux peintures traditionnelles qui utilisent le clair-obscur pour créer de la profondeur, cette composition met l'accent sur les surfaces planes et les formes géométriques, caractéristiques du Cubisme Cristallin.
À cette époque, le travail de Gleizes se caractérisait par la rencontre dynamique de divers mouvements artistiques, conduisant à l'évolution du Cubisme Cristallin. Il a exposé sa vision artistique et ses méthodes dans ses écrits, particulièrement dans "La Peinture et ses lois", où il a présenté les principes de l'art abstrait. Gleizes était attentif à l'utilisation de structures géométriques pour créer un sentiment d'unité dans ses compositions.
Une des techniques clés de Gleizes fut de supprimer délibérément les coups de pinceau visibles, se concentrant plutôt sur l'intégration de formes géométriques pour former une image cohérente. Il cherchait à remplacer les détails anecdotiques par des éléments formels tels que la ligne, la forme et la couleur. Sa méthode consistait à traduire et à faire pivoter les formes pour construire des peintures indépendantes des influences émotionnelles.
Gleizes croyait en l'importance de travailler à l'intérieur de la surface bidimensionnelle d'une peinture, plutôt que de chercher à la transcender. Il voyait le Cubisme comme une méthode scientifique offrant une alternative à la perspective traditionnelle et axée sur des éléments fondamentaux maîtrisés.