Faits sur : Le Grand Verre
« La Mariée mise à nu par ses célibataires, même » de Marcel Duchamp, souvent appelée « Le Grand Verre », est l'une des créations les plus captivantes de l'art moderne. Duchamp a travaillé sur cette œuvre magistrale de 1915 à 1923, l'élaborant avec deux grandes plaques de verre et une diversité de matériaux tels que du papier d'aluminium, du fil fusible et même de la poussière. Mesurant plus de 2,7 mètres de hauteur, cette œuvre autoportante témoigne de l'attention méticuleuse de Duchamp aux détails, de son recours à des procédés aléatoires et de ses études complexes de perspective.
« Le Grand Verre » est une énigme, présentant la « Mariée » dans le panneau supérieur et ses neuf « Célibataires » dans le panneau inférieur, tous encapsulés dans un réseau de dispositifs mécaniques mystérieux. Duchamp souhaitait toujours que l'œuvre soit accompagnée d'un livre intitulé « La Boîte verte », destiné à aider les spectateurs à naviguer dans ses complexités et à les dissuader de l'appréhender superficiellement. Bien que déroutante à première vue, cette œuvre est riche en symbolisme et présente un style qui défie toute classification aisée.
Exposée pour la première fois en 1926 au Brooklyn Museum, « Le Grand Verre » a été endommagée lors du transport mais a été méticuleusement réparée par Duchamp lui-même. Aujourd'hui, elle est conservée au Philadelphia Museum of Art. Des répliques de l'œuvre sont également exposées dans des musées à Stockholm, Londres et à l'Université de Tokyo.
Sur le plan visuel, « Le Grand Verre » est un festin pour les yeux. Le panneau supérieur, connu sous le nom de Domaine de la Mariée, et le panneau inférieur, l'Appareil des Célibataires, sont remplis de formes géométriques délimitées par du fil de plomb et peintes dans des tons terreux. Les couleurs varient du gris pâle au doré, en passant par le brun foncé et le noir, avec des éléments tels qu'un moulin à chocolat et des formes mécaniques interconnectées qui ajoutent des couches de complexité à l'œuvre.
Le processus créatif de Duchamp pour « Le Grand Verre » était tout sauf conventionnel. Il a embrassé des éléments de hasard et d'expérimentation, rendant l'œuvre ouverte à de multiples interprétations. Les critiques ont exploré des thèmes tels que le désir, la souffrance et l'interaction entre les énergies masculines et féminines au sein de l'œuvre. Certains ont même établi des liens avec des concepts ludiques ou des théories de la physique victorienne, ainsi qu'avec des œuvres littéraires comme « Dans la colonie pénitentiaire » de Kafka et « Le Surmâle » de Jarry.