Faits sur : Batan
Le batán est un élément incontournable des cuisines sud-américaines et andines, prisé pour ses capacités traditionnelles de transformation des aliments. Cet outil de cuisine ancestral se compose d'une base en pierre plate et d'une pierre de broyage, connue sous le nom d'uña. Pour l'utiliser, on fait rouler l'uña sur les aliments placés sur le batán. Selon la préparation, on peut ajuster le poids et le mouvement de l'uña, et moudre les ingrédients à sec ou avec de l'eau ou de l'huile.
Ce qui est fascinant, c'est que le batán existait bien avant l'arrivée des Espagnols en Amérique du Sud. De nombreux foyers andins le préfèrent encore pour préparer des plats traditionnels comme le llajwa, convaincus qu'il offre des résultats supérieurs aux mixeurs modernes.
Mais le batán ne se limite pas à la préparation de sauces. Il est également utile pour décortiquer les grains, laver le quinoa, moudre les céréales et écraser la papalisa pour faire de petites quantités de farine. C'est un outil polyvalent qui dépasse les frontières de l'Amérique du Sud. Dans les cuisines indiennes, il est connu sous différents noms : "sil-batta" en hindi, "silauto-lohoro" au Népal, "pata-varvanta" en marathi, "ammi" en tamoul et malayalam, et "sila puaa" en Odisha. Là, il est utilisé pour moudre les épices, les lentilles et préparer des chutneys et des mélanges d'épices, ainsi que pour moudre des lentilles trempées pour des plats comme les dosas et les vadas.
Il est intéressant de noter que dans certaines cultures, le batán occupe une place spéciale dans les cérémonies traditionnelles, où il est vénéré comme Bhu Devi ou Mère Terre. Cette signification culturelle ajoute une dimension de révérence à son utilisation quotidienne, faisant du batán non seulement un outil de cuisine, mais aussi un objet patrimonial précieux.